L’enfant naît, l’enfant gazouille, babille et ensuite parle. Cette évolution paraît si simple, si facile quand rien ne vient la troubler. Pourtant, il s’agit d’un long chemin à parcourir, parfois semé d’embûches avant d’acquérir une bonne maîtrise du langage.
Qu’importe le degré d’importance des difficultés, l’expression orale chez l’enfant préoccupe toujours l’entourage. Et cela va de soi, le langage joue un rôle primordial dans la constitution de l’individu et dans son rapport au monde.
La famille des retards et des troubles du langage oral est vaste et recouvre de nombreuses difficultés. Cet article décrit, de manière non-exhaustive, certaines difficultés langagières que votre enfant peut rencontrer. Il ne regroupe en aucun cas tous les troubles du langage oral, d’où l’importance de consulter un logopède afin de poser un diagnostic précis sur les difficultés de votre enfant.
Dans cet article, nous allons tenter d’éclaircir les deux retards langagiers les plus courants : le retard de parole et le retard de langage.
1. Le retard de parole et le retard de langage
- Le retard de parole : il concerne la difficulté pour l’enfant à distinguer et reproduire les sons de la langue, de manière isolée et/ou au sein des mots.
Afin de contrer ces difficultés, l’enfant simplifie les sons à produire en réalisant des « facilitations phonologiques ». Par exemple, il est plus facile de produire le mot /krain/ que train. Les simplifications phonologiques sont variées et il n’existe pas de liste exhaustive d’erreurs.
Cependant, voici une liste d’erreurs possibles : /pépé/ pour bébé, /sa/ pour chat, /tab/ pour table, /arp/ pour arbre, /ombé/ pour tombé, /mada/ pour madame, /pestac/ pour spectacle, /crocrodile/ pour crocodile, /sapeau/ pour chapeau, /liv/ pour livre, /saussure/ pour chaussure, /sinche/ pour singe, etc.
Certaines altérations phonologiques ne sont pas forcément pathologiques mais participent au développement langagier progressif de l’enfant. Cependant, il est important de l’aider à se corriger afin de favoriser le langage le plus correct sur le plan phonologique.
- Le retard de langage : il s’agit du décalage chronologique dans l’acquisition des aspects du langage (syntaxe, lexique et phonologie). Ce retard concerne les difficultés à construire des phrases correctes et à développer un lexique assez étoffé. Dans le cas d’un retard de langage, l’enfant produira le langage d’un enfant « plus jeune ». Par exemple : /le bateau sur l’eau/ : omission du verbe être ou /c’est à le garçon/ : erreur liée à la non utilisation du déterminant contracté « au ».
Le retard de langage et le retard de parole sont très souvent associés, mais peuvent également apparaître seuls.
2. Enjeux du milieu familial
L’enfant n’apprend pas à parler seul. La communication orale se développe dans le cadre d’interactions avec sa famille, son entourage. L’environnement joue un rôle extrêmement important dans ce développement langagier. Il est donc indispensable de parler avec son enfant, de créer des situations de communication variées et de favoriser les interactions sociales directes.
3. Importance de repérer ces retards avant les apprentissages scolaires :
Plus le repérage de ces troubles est précoce, plus la prise en charge logopédique et l’évolution seront favorables. L’articulation phonologique doit être entièrement acquise pour l’entrée en première année primaire. Dans le cas contraire, cela peut avoir des répercussions sur le langage écrit.
Si vous reconnaissez votre enfant dans ces difficultés langagières, n’hésitez pas à contacter le cabinet La clé de la réussite.
Rachel Spitaels,
Logopède
0483/50.04.73
Sources
De Broca, A. (2017). Le développement de l’enfant : Du normal aux principaux troubles du développement. Elsevier Masson
Sanson, C. (2010). Troubles du langage, particularités liées aux situations de bilinguisme. Enfances & Psy, 48(3), 45-55. doi:10.3917/ep.048.0045.
Masson, C. (2014). Repérage précoce des dysfonctionnements langagiers : enjeux et élaboration d’une action de prévention des troubles du langage au sein d’un Centre d’action médico-sociale précoce (CAMSP). Enfance, 2(2), 171-187. doi:10.4074/S0013754514002043.