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Les troubles respiratoires du sommeil, quels impacts pour le fonctionnement cognitif de l'enfant?

Dernière mise à jour : 29 déc. 2020


Votre enfant ronfle-t-il lorsqu’il dort ? Dort-il la bouche ouverte ? A-t-il la bouche sèche au réveil ? En tant que parent vous pourriez être surpris par ces questions lors d’un rendez-vous chez le neuropsychologue. Pourquoi vous pose-t-il ces questions ? Voici quelques réponses.


Les troubles respiratoires obstructifs du sommeil peuvent être représentés sous la forme d’un continuum qui va du simple ronflement au syndrome d’apnée du sommeil. À l’origine de ces troubles se trouve une réduction fonctionnelle ou anatomique des voies respiratoires supérieures durant le sommeil. Cette réduction peut être partielle (=ronflement), ou totale (= apnée). La réduction totale présente lors des apnées du sommeil, entraine une interruption complète de la ventilation et donc de la respiration. Les principaux signes nocturnes évocateurs de ces apnées sont les ronflements importants, la respiration irrégulière et bruyante, les pauses respiratoires et la respiration buccale. En journée, une importante somnolence, des maux de tête matinaux, des troubles du comportement, une diminution des performances scolaires peuvent être observés.


Cela ne nous dit toujours pas pourquoi le neuropsychologue s’intéresse aux ronflements de votre enfant… patience on y vient !


Pour faire simple, les apnées du sommeil privent le cerveau d’oxygène et entrainent également des microréveils. Le sommeil profond est donc perturbé. Autant vous dire que le sommeil d’un enfant faisant des apnées n’est pas des plus réparateurs.

Des études (Cohen-Gogo et al., 2009) ont révélé des troubles cognitifs (troubles de l’attention, des fonctions exécutives, de la mémoire) mais également des troubles comportementaux (agressivité, hyperactivité) chez ces enfants. Plus les périodes d’hypoxies nocturnes (manque d’oxygène) sont nombreuses, plus les troubles cognitifs sont importants. Il a pu être observé que les ronflements avaient également un impact sur le fonctionnement cognitif. Ces enfants qui présentent des troubles respiratoires obstructifs du sommeil peuvent donc être diagnostiqués à tort étant donné leurs difficultés cognitives. Voilà donc l’intérêt pour le neuropsychologue de vous interroger sur la qualité du sommeil de votre enfant.


Mais qui contacter lorsque vous suspectez des apnées du sommeil chez votre enfant ?


La première démarche à faire est d’en parler à votre médecin traitant et/ou de prendre rendez-vous chez un oto-rhino-laryngologiste (ORL). Ce dernier pourra alors explorer les voies nasales et de la gorge pour ainsi déceler la potentielle présence d’obstacles trop importants dans les voies aériennes (amygdales et végétations) et vous diriger quant à un potentiel diagnostic de syndrome d’apnée du sommeil, et ce en se dirigeant vers un pneumologue pour réaliser une polysomnographie. Plusieurs solutions peuvent être envisagées avec le spécialiste pour mettre fin aux apnées du sommeil. L’une est l’adenoamygdalectomie, qui est une opération permettant l’ablation des amygdales et des végétations. Une autre solution est la mise en place d’un traitement anti-inflammatoire lorsque l’obstruction est causée par une inflammation des végétations. Autre solution également est la prise en charge auprès d’un logopède. Celle-ci peut être bénéfique pour les enfants qui ronflent à cause d’un manque de tonus de la langue et du voile du palais. Une autre piste est l’utilisation d’un appareil dentaire. Ce dernier permet d’avancer la mandibule (mâchoire inférieure), et donc de faciliter le passage de l’air. Si aucune des solutions évoquées ne permet de mettre fin aux apnées, il est possible d’avoir recours à la ventilation non invasive par pression positive continue. Il s’agit d’un appareil (CPAP) qui envoie de l’air en continu dans les voies respiratoires par le biais d’un tube et d’un masque.

La question du poids entre également en ligne de compte dans les troubles du sommeil. Alors un ajustement dans l’équilibre alimentaire devra être réalisé, ainsi que la pratique du sport, notamment.


N’hésitez pas à consulter votre médecin traitant ou un ORL si vous soupçonnez un trouble du sommeil chez votre enfant ou adolescent.

N'hésitez pas à contacter le cabinet La clé de la réussite si vous souhaitez un bilan des fonctions cognitives pour vous et/ou votre enfant.


Lambot Julie

Neuropsychologue

Coach scolaire

0467/07.06.99




Sources :

- Cohen-Gogo, S., Do Ngoc Thanh, C., Levy, D., Métreau, J., Mornand, P., Parisot, P., & Fauroux, B. (2009). Les troubles respiratoires du sommeil chez l’enfant. Archives de Pédiatrie, 16(2), 123‑131. https://doi.org/10.1016/j.arcped.2008.11.016

- Franco, P., Bourdin, H., Braun, F., Briffod, J., Pin, I., & Challamel, M.-J. (2017). Diagnostic du syndrome d’apnée obstructive du sommeil chez l’enfant (2–18 ans) : place de la polysomnographie et de la polygraphie ventilatoire. Médecine du Sommeil, 14(2), 77‑88. https://doi.org/10.1016/j.msom.2017.02.004

- Picard, A. (2008). Trouble du sommeil chez l’enfant et l’adolescent. La lettre de l’enfance et de l’adolescence, n° 71(1), 53‑62.

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