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Les troubles cognitifs dans la dépression



Les troubles cognitifs sont fréquents dans la dépression (Zuckerman et al., 2018). Cependant, pendant longtemps, les troubles cognitifs ont été pris en compte comme un épiphénomène des épisodes aigus de la dépression, disparaissant avec la diminution des symptômes (Behnken et al., 2010).

Mais la littérature scientifique de la dernière décennie avance que les troubles cognitifs perdurent chez beaucoup de patients en rémission d’un épisode dépressif (Zuckerman et al., 2018) et peuvent être un frein au rétablissement (Woo et al., 2016).

Il y a deux faces dans la dépression, la face biologique et la face psychologique.

La 1ère va se manifester par des signes physiques et la 2ème portera sur les émotions et les pensées.


Aujourd’hui, nous allons nous intéresser à la « cognition », comme notamment les pensées, les souvenirs, les images mentales, … et aussi la façon dont notre mémoire encode, stocke et interprète les informations.

Nous pouvons donc dire que nous faisons référence aux contenus des pensées (« j’ai mal cuit mon gâteau ») et au processus de penser (les processus cognitifs comme l’attention, la mémorisation, …).


Quel impact dans la dépression ?


- Les pensées sont souvent négatives, focalisées sur soi, « tranchées », remplies de « pourquoi » ;

- Le processus de penser, lui aussi, sera impacté. Exemple :


• difficultés de concentration

• difficultés de mémoire

• tendance à percevoir et à se rappeler de manière spontanée, les choses négatives

• Prise d’initiative et résolution de problèmes difficiles


La façon dont notre esprit perçoit les choses va impacter le contenu de la pensée.

Notre esprit façonne la manière dont nous percevons les choses.

Comme, selon notre état émotionnel, notre esprit aura tendance à traiter certaines choses plus vite et d’autres moins ou à se concentrer davantage sur certaines choses. Exemple : La tristesse accentue la focalisation et le traitement de stimuli venant d’événements négatifs qui se passent autour de nous.


Les processus cognitifs


L’humeur dépressive et la fatigue, notamment, peuvent influencer la construction du contenu de la pensée, on parle alors de « biais cognitifs ».

Les troubles de l’humeur impactent non seulement le contenu de la pensée mais directement aussi les processus de penser. Comme pour l’attention, la mémoire ou la capacité de résolution de problèmes.


L’attention :

C’est un processus de base nécessaire à d’autres processus comme notamment la mémorisation.

Exemple, dans un environnement bruyant avec beaucoup de monde, afin de pouvoir retenir une information importante, comme le numéro de téléphone d’un futur client, je dois orienter mon attention sur ce qu’il me dit afin de pouvoir encoder l’information.


Il y a plusieurs types d’attention :


- L’attention sélective (visuelle ou auditive) : c’est la capacité à mettre en valeur des idées, en se focalisant sur un stimulus et en inhibant ce qui a autour

- L’attention divisée : c’est la capacité à pouvoir prêter attention à plusieurs choses en même temps

- L’attention soutenue : c’est la capacité à rester concentré sur une longue durée

(l’alerte phasique, la vigilance,…)


En dehors évidemment du TDA/H, des maladies neurodéveloppementales, neurodégénératives, … dans le cadre de la dépression, on sait que les troubles de l’attention sont en partie liés aux ruminations mentales.

L’attention est dans ce cas, constamment sollicitées par d’autres pensées et ce qui résulte qu’on est « non-stop » en double tâche. Ce qui est couteux pour le cerveau (fatigabilité, chronophage, …).

Il va de soi qu’il est impossible ici de couvrir l’ensemble des troubles cognitifs présents chez chaque personne, d’où le choix de vous parler essentiellement des processus attentionnels, étant donné qu’il s’agit de la plainte généralement la plus évoquée.


Il y a-t-il des solutions pour les fonctions cognitives ?


Nous avons tendance à considérer que les symptômes dépressifs et les troubles cognitifs interagissent de manière bidirectionnelle. C’est pourquoi il est possible de modifier cette mécanique de façon directe ou indirecte.

Pour cela, il existe des stratégies indirectes comme les thérapies sur la Pleine conscience et l’activation comportementale et des stratégies directes comme faire des pauses régulières, éviter de faire 2 choses à la fois, tenir un agenda, …


Si vous avez des questions ou besoin d’aide, n’hésitez pas à contacter le cabinet La clé de la réussite.



Raulier Valérie

Neuropsychologue – psychologue

Fondatrice et coordinatrice du cabinet La clé de la réussite

Agrégée en sciences psychologiques

Coach scolaire

0477/97.32.43



Sources :


- Behnken, A., Schoning, S., Gerss, J., Konrad, C., de Jong-Meyer, R., Zwanzger, P., & Arolt, V. (2010). Persistent non-verbal memory impairment in remitted major depression – Caused by encoding deficits ? Journal of Affective Disorders, 122, 144 – 148.

- Woo, Y.S., Rosenblat, J.D., Kakar, R., Bahk, W.-M., & McIntyre, R.S. (2016). Cognitive Deficits as a Mediator of Poor Occupationnal Function in Remitted Major Depressive Disorder Patients. Clinical of Psychopharmacology and Neuroscience, 1-16.

- Zuckerman, H., Pan, Z., Park, C., Brietzke, E., Musial, N ;, Shariq, A. S., Iacobucci, M., Yim, S. J., Lui, L.M.W., Rong, C., & McIntyre, R.S. (2018). Recognition and Treatment of Cognitive Dysfunction in Major Depressive Disorder. Frontiers in Psychiatry, 9, 655.

- Lachaux, E., Weiner, L. (2022). Mettre en œuvre un programme de psychoéducation pour la dépression. Dunod.


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