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Le stress des minorités de genre : Quels impacts sur la santé mentale des personnes LGBTQIA+ ?



Selon de nombreuses études, nous savons que les personnes s’identifiant comme LGBTQIA+* ont un état de santé global (mental, physique et social) perçu moins bon par rapport à la population générale (cf. Enquête européenne Health4LGBTQI, 2017). Cet état est principalement associé aux différents facteurs de stress supplémentaires qu’elles peuvent vivre au quotidien.

En effet, les préjugés, les stigmatisations et les discriminations à l’encontre de la communauté LGBTQIA+ ne conformant pas aux normes attendues par la société engendrent un stress quasi quotidien et répété (Goguen Y, 2015).


Les conséquences de ce dernier sur la santé mentale peuvent notamment se manifester par des comportements d’isolement, de la dépression, des niveaux d’anxiété élevés, de l’automutilation, de la dépréciation de soi, de la dissociation, du suicide ou tentative de suicide, de la consommation de substances, une instabilité de l’humeur, des difficultés professionnelles, relationnelles et scolaires (Lefevor et al., 2019). Cela correspond à ce que l’on nomme le « stress minoritaire ».


Mais qu’est-ce que le stress minoritaire ?


Le « stress minoritaire » ou « stress des minorités » est l’expérience ressentie d’un stress chronique supplémentaire dû à une marginalisation et une stigmatisation sociale. À plus large échelle, le stress minoritaire ne concerne pas que les personnes LGBTQIA+ mais tout groupe social marginalisé et stigmatisé dans la société (par exemple, les personnes racisées, personnes en situation de handicap, personnes précarisées …).


Ce modèle est caractérisé par deux facteurs-clés :


- les stress indépendants/externes de l’individu (rejet, non-acceptation de l’identité de genre ou des attirances, évènements de violences, stigmatisations, discriminations vécues, etc.).

- les stress subjectifs /internes qui sont auto-infligés par crainte du regard extérieur liés entre autres à l’homophobie et la transphobie que les personnes internalisent à cause des normes de la société, des sentiments négatifs envers leur propre identité (culpabilité, honte, rejet de soi-même), la crainte et l’état de vigilance ressentis en anticipant des évènements négatifs, la dissimulation de son identité de genre ou de ses attirances par crainte d’être rejeté·e et discriminé·e.


Voici un schéma détaillant les éléments qui peuvent influencer le stress minoritaire :



Quels facteurs peuvent protéger la santé mentale des personnes LGBTQIA+ ?


Le degré de stress fluctue en fonction de chaque personne selon notamment son appréhension des situations stressantes et des attitudes négatives ressenties envers soi-même (culpabilité, honte...).

Pourtant, certains facteurs peuvent également protéger les personnes concernées et favoriser leur bien-être :


1. Au niveau individuel : la fierté d’être soi et de son identité sont des facteurs de protection. En effet, le fait de pouvoir s’apprécier, de se sentir soi-même peut impacter positivement le bien-être.


2. Au niveau social : les éléments pouvant favoriser le bien-être psychologique sont le soutien social, familial et les liens avec la communauté LGBTQIA+ (groupe de soutien et de discussions, rencontre de personnes concernées, connexion avec la culture LGBTQIA+, etc.).


Pour beaucoup de personnes LGBTQIA+, trouver un·e professionnel·le au courant des spécificités de son vécu et de son suivi peut être parfois compliqué. La peur d’être stigmatisé·e ou discriminé·e est souvent un frein pour demander un accompagnement médical, social ou psychologique.


Au cabinet « La clé de la réussite », nous proposons des suivis qui tendent à être les plus inclusifs possible et qui reconnaissent les spécificités vécues par les personnes LGBTQIA+.


Si vous avez une question ou une demande de suivi psychologique, n’hésitez pas à nous contacter.


Célie Dans

Psychologue

0470/67.87.76


*LGBTQIA+ : Ce sigle fait référence aux personnes Lesbiennes, Gays, Bisexuel·les, Transgenres, Queer, Intersexes.


Sources:

Cotton, J.C., Michaud, A., Le Corff, Y., Martin-Storey, A. et Beauchesne Lévesque, S. (2019). Les soins et services offerts aux personnes trans, non binaires ou en questionnement identitaire de genre de l’Estrie. Communication présentée à la rencontre biannuelle du Comité de concertation pour la santé trans en Estrie. Sherbrooke, QC, Canada.


Jennings, K. S., Cheung, J. H., Britt, T. W., Goguen, K. N., Jeffirs, S. M., Peasley, A. L., & Lee, A. C. (2015). How are perceived stigma, self-stigma, and self-reliance related to treatment-seeking? A three-path model. Psychiatric Rehabilitation Journal, 38(2), 109.


Lefevor, G. T., Boyd-Rogers, C. C., Sprague, B. M., & Janis, R. A. (2019). Health disparities between genderqueer, transgender, and cisgender individuals: An extension of minority stress theory. Journal of counseling psychology, 66(4), 385.


Marjolaine Régny, Note de lecture du rapport State-of-the-art study focusing on the health inequalities faced by LGBTI people (Commission européenne, juin 2017), 2018.


Pullen Sansfaçon, A. et Bellot, C. (2016). L’éthique de la reconnaissance comme posture d’intervention pour travailler avec les jeunes trans. Nouvelles pratiques sociales, 28(2), 38-53.




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