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Photo du rédacteurValérie Raulier

La dictature du bonheur



Qu’est-ce que le bonheur?

Y avez-vous déjà réfléchi?


Le dictionnaire « Le Robert » nous donne comme définition :

● Chance

● État de pleine satisfaction.


Quand êtes-vous donc pleinement satisfait? Si vous l’êtes est-ce permanent?

Selon moi, c’est pratiquement impossible.

Or, si on en croit la pléthore de magazines et de livres c’est devenu presque obligatoire.

Les méthodes, gadgets, applications foisonnent pour nous aider à être heureux. Le fait de ne pas l’être semble résulter d’un choix, d’une décision.Si seulement c’était aussi simple.La personne humaine est un tout (physique, psychique, émotionnel...) c’est donc une question d’équilibre...pas si facile à atteindre.


Les émotions négatives sont devenues tabou et n’ont plus de place pour être exprimées. Nous voilà̀ donc contraints de souffrir en silence, de macérer dans nos angoisses.

Ces dernières semaines, j’ai été surprise par certains patients ayant la crainte de me déranger ou de me « saouler » en me parlant de ce qui les minent. S’excusant presque d’avoir besoin d’aide pour réduire, anéantir cette souffrance qui les a poussés à prendre un rendez-vous pour en parler.

A la peur de déranger l’entourage, les amis, de passer pour un pessimiste ou un trouble-fête s’ajoute le stress de gêner, embêter le professionnel qui, pourtant, est formé à la relation d’aide.


Il semble n’y avoir que peu de place pour des relations authentiques où l’on pourrait enfin répondre « Non » à la fameuse question, finalement rhétorique,« salut, ça va?».

Au mal-être qui amène les patients à moi (dépression, deuil, burn-out,...) s’ajoute la souffrance de ne pas être heureux, de ne pas être normal comme les autres qui affichent un grand sourire en permanence et de jolies photos sur les réseaux sociaux.


A mes yeux, tout ça est un leurre et n’est qu’une manière supplémentaire de consommer. « Acheter ceci ou cela vous rendra la vie légère et plus facile. »

Sachez, chers lecteurs, chères lectrices, que vous avez tout à fait le droit, la légitimité d’aller mal et de souffrir. Quelle qu’en soit la cause. La tristesse, la colère, l’angoisse font partie des émotions qu’il est normal de ressentir.La vie n’est pas un long fleuve tranquille et les moments où l’on « craque » peuvent se multiplier.

Que la détresse soit transitoire ou installée depuis des années, vous avez le droit d’en parler. Accepter d’aller mal est d’ailleurs un premier pas important pour aller vers un mieux.


Cher futur patient, sachez que la peine, le tourment, la douleur est légitime et qu’à La clé de la réussite, vous ne nous dérangerez jamais.

Besoin d'aide, n'hésitez pas à nous contacter!


Senem Karoui

Psychologue

0470/25.03.66




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