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3 étapes pour supprimer les TICs chez les enfants et adolescents



Les TICs - Troubles Involontaires Convulsifs - se développent chez 5% des enfants et adolescents, incluant le syndrome de Gilles de la Tourette (Himle et al., 2003; Franklin, Walther, & Woods, 2010; Lavoie et al., 2011;). Ce sont des comportements répétés et automatiques qui entravent la qualité de vie des jeunes, envahissent le fonctionnement de leur vie quotidienne et perturbent leur intégration sociale (Storch et al., 2007). Ils surviennent en général à la suite d’un ou de plusieurs épisodes stressants.

Ils peuvent prendre diverses formes :

1) certains sont moteurs : mouvements inconscients des membres, du visage, de la bouche, clignements des yeux intenses, ou encore peuvent prendre l’aspect d’une trichotillomanie - arrachage compulsif des cheveux ou des poils- , ou de bruxisme (grincements des dents), etc.

2) D’autres sont vocaux : bruits de bouche, cris et vocalisations impulsifs.

3) Et encore, certains jeunes développeront des TICS moteurs ET vocaux.

Les TICs sont différents des TOCS (Troubles obsessionnels compulsifs). Pour ces derniers, que l’on appelle plus communément « le trouble du doute », les comportements sont conscients et moins automatiques. Le cerveau envoie un signal à l’individu sous la forme d’un doute « Et si … alors !, Peut-être que tu as oublié … que tu devrais … sinon … », générant de l’anxiété. Le jeune s’engage alors dans des comportements spécifiques, pour diminuer cette anxiété, de peur qu’un scénario catastrophique survienne. Le point commun entre les TICs et les TOCs est qu’ils sont la résultante d’un trouble anxieux sous-jacent. C’est en quelque sorte la partie immergée de l’iceberg. C’est pourquoi, même si la suite de cette article vous donne des pistes pour éradiquer les TICs, il est fortement recommandé de consulter un psychologue spécialisé pour travailler la question de l’anxiété.

LES 3 ÉTAPES POUR SUPPRIMER LES TICS

Trois étapes pour 3 semaines. Si le jeune a plusieurs TICs, attaquez-vous au TIC ayant le plus de conséquences en termes de gravité, d’intensité et/ou de fréquence. Expliquez lui clairement la stratégie et son déroulement. Dites-lui qu’il est temps de combattre ce fameux TIC !

ETAPE 1/SEMAINE 1 : Travailler la conscience du TIC avec votre enfant

Lors de cette première semaine, le ou les parents vont jouer le rôle de soutien. Dans la grande majorité des cas, le jeune n’a pas conscience d’émettre le tic. Il le fait de manière automatique, sans s’en rendre compte. La première étape consiste donc à entraîner l’enfant à prendre conscience de l’émergence de son TIC. Peut-être avez vous remarqué que le TIC se fait en plusieurs étapes, qu’il a un début et une fin, qu’il arrive à un moment bien déterminé. En tant que parent, dès que vous voyez votre enfant faire son TIC, faites-le lui savoir (« tiens ! Tu as vu, tu as fait le TIC ! »).

Il est important que vous teniez à jour un tableau d’auto-observation mis facilement à disposition. Faites 7 colonnes représentant les jours de la semaine, divisez le en trois pour représenter la matinée, l’après-midi et le soir. Et à chaque fois que vous avez repéré le TIC, faites une croix dans ce tableau ! Cela vous permettra de vous rendre compte des moments à haute-probabilité du TIC, mais aussi de voir l’évolution de la fréquence de celui-ci. Avec votre aide, l’enfant va prendre progressivement conscience de son TIC et pourra passer à l’étape suivante. Toutefois, si le TIC est trop fréquent au cours de la journée, déterminez ensemble une tranche horaire dans laquelle vous allez travailler la méthode.

ETAPE 2/SEMAINE 2 :

Durant cette étape, c’est au jeune de s’entrainer à dire à ses parents quand il émet le TIC. Là encore, utilisez un nouveau tableau d’auto-observations. Dès qu’il a repéré le TIC, faites une croix. Lorsqu’il l’omet, inscrivez, vous, parents, un O afin d’avoir une meilleure appréciation de l’évolution de la conscience du trouble. Il est recommandé de fournir une récompense à l’enfant lorsqu’un nombre déterminé de croix a été obtenu. Ceci ne fera qu’augmenter sa motivation à travailler son TIC.

ETAPE 3/SEMAINE 3 :

Cette étape est l’ultime étape de la méthode dite de « renversement des habitudes» (en anglais : reversal habit training). Il faut trouver un comportement antagoniste - autrement dit, contraire/opposé - au TIC de sorte à ce qu’il soit impossible à être émis (Piacentini & Chang, 2005; McGuire et al., 2015).

Par exemple, dans le cas d’une trichotillomanie (trouble qui se caractérise par une pulsion récurrente incontrôlable de s'arracher les poils et/ou cheveux), l’enfant devra s’asseoir et mettre ses deux mains entre ses cuisses et la chaise pendant le temps qu’il faudra.

Dans le cas, d’un TIC vocal, l’enfant devra se forcer à fermer sa bouche en rentrant ses lèvres.

Autre exemple, dans le cas de clignements intempestifs des yeux, l’enfant devra, lorsqu’il sent le TIC arriver, ouvrir grandement ses yeux et les laisser de la sorte pendant 10 à 20 secondes. A chaque réussite ou échec, compléter un nouveau tableau d’observations hebdomadaires. Et n’oubliez pas de féliciter et récompenser l’enfant pour son travail !

Pour les enfants à besoins spécifiques, faites des photos d’eux émettant le comportement antagoniste et affichez-les dans les pièces de vie de la maison qu’ils fréquentent le plus.

Il est conseillé, avant de débuter le traitement, de créer des moments où, lors d’une activité quelconque, l’adulte « s’amuse » à imiter le TIC de l’enfant à des moments irréguliers et imprévus. Ce dernier aura pour objectif de repérer quand l’adulte fait le TIC. Vous travaillez alors davantage la CONSCIENCE du TIC.


Si vous avez besoin d'aide, n'hésitez pas à contacter le cabinet La clé de la réussite


Robin BASTIEN

Psychologue/Psychothérapeute cognitivo-comportementaliste

0498/49.04.11



REFERENCES

Franklin, S. A., Walther, M. R., & Woods, D. W. (2010). Behavioral interventions for tic disorders. Psychiatric Clinics, 33(3), 641-655.

Himle, J. A., Fischer, D. J., Van Etten, M. L., Janeck, A. S., & Hanna, G. L. (2003). Group behavioral therapy for adolescents with tic‐related and non‐tic–related obsessive–compulsive disorder. Depression and anxiety, 17(2), 73-77.

Lavoie, M. E., Imbriglio, T. V., Stip, E., & O'Connor, K. P. (2011). Neurocognitive changes following cognitive-behavioral treatment in Tourette syndrome and chronic tic disorder. International Journal of Cognitive Therapy, 4(1), 34-50.

McGuire, J. F., Ricketts, E. J., Piacentini, J., Murphy, T. K., Storch, E. A., & Lewin, A. B. (2015). Behavior therapy for tic disorders: an evidenced-based review and new directions for treatment research. Current developmental disorders reports, 2(4), 309-317.

Piacentini, J., & Chang, S. (2005). Habit reversal training for tic disorders in children and adolescents. Behavior Modification, 29(6), 803-822.

Storch, E. A., Merlo, L. J., Lack, C., Milsom, V. A., Geffken, G. R., Goodman, W. K., & Murphy, T. K. (2007). Quality of life in youth with Tourette's syndrome and chronic tic disorder. Journal of Clinical Child and Adolescent Psychology, 36(2), 217-227.

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