Psychomotricité et troubles du comportement alimentaire : réapprivoiser son corps en douceur
- Valérie Raulier
- 25 juin
- 2 min de lecture
Dernière mise à jour : il y a 11 minutes

Quand on parle de troubles du comportement alimentaire (TCA), on pense d’abord à l’alimentation : restrictions, compulsions, vomissements… Pourtant, au-delà de ces manifestations, il y a souvent un rapport douloureux, distordu ou conflictuel au corps.
Chez les personnes souffrant d’anorexie mentale ou de boulimie, on retrouve fréquemment une image corporelle altérée, un sentiment de déconnexion de leurs sensations, et une estime de soi intimement liée au contrôle du corps. Le poids, l’apparence et les formes deviennent des indicateurs de valeur personnelle. Ce lien complexe rend le corps difficile à habiter, et parfois même, à tolérer.
C’est là que la psychomotricité peut jouer un rôle précieux, en complément des autres prises en charge (psychologique, psychiatrique, nutritionnelle). En psychomotricité, on n’aborde pas le trouble par l’alimentation, mais par le vécu corporel, dans ce qu’il a de plus simple et de plus profond.
Retrouver un corps habité
Le cœur du travail consiste à accompagner la personne à réinvestir son corps comme un espace vivant, sensible et sécurisant. Il ne s’agit pas de le corriger, mais de le réconcilier avec soi, à travers des expériences corporelles douces, progressives et respectueuses du rythme de chacun.
Une séance de psychomotricité peut inclure :
des mobilisations douces pour retrouver les limites du corps,
des jeux sensoriels ou symboliques pour redonner de la valeur au ressenti corporel,
des techniques de respiration ou de relaxation pour apaiser les tensions physiques et émotionnelles,
des temps de danse libre ou guidée, pour redécouvrir le plaisir de bouger, sans jugement ni performance.
Comme le dit Michel Probst, professeur et chercheur en psychomotricité :
« Le corps est souvent vu comme un ennemi. Il s’agit d’aider le patient à signer un armistice avec ce corps, à faire la paix, étape par étape. »
Et concrètement, quels effets ?
Les effets de la psychomotricité sont souvent discrets mais profonds. Avec le temps, les patients peuvent :
mieux identifier leurs émotions et leurs sensations,
retrouver confiance dans leurs capacités corporelles,
éprouver du plaisir à bouger librement,
habiter leur posture avec plus de présence et de stabilité,
oser se relier à l’autre, dans la relation ou le toucher.
Cette approche psychocorporelle permet de restaurer un lien positif au corps, en faisant de lui un allié, un espace d’expression et non plus un objet à contrôler.
Un cadre enveloppant et rassurant
Que ce soit en séance individuelle ou en petit groupe, les outils utilisés en psychomotricité s’appuient sur un cadre sécurisant et sensoriel : musique douce, tapis confortables, oreillers, couvertures, ballons, foulards… Tout est pensé pour que chacun puisse explorer son corps en toute sécurité, à son rythme.
Cela est destiné tant aux enfants, ados, adultes, personnes âgées.
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Fontaine Séverine
Psychomotricienne relationnelle
0498/70.64.26
Sources
Metura, M. (2016). Anorexie, boulimie. Dans Lavoisier eBooks (p. 139‑143). https://doi.org/10.3917/lav.criqu.2016.01.0139
La thérapie psychomotrice chez les patientes atteintes de troubles du comportement alimentaire. (2013, 18 mai). kuleuven.be. https://lirias.kuleuven.be/retrieve/236066
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