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Conseils d’ergo : apprendre à faire du vélo



Nous y sommes, les vacances sont là! Voilà une excellente occasion pour apprendre à votre enfant à rouler à vélo !


L’une des questions fréquentes d’un ergothérapeute lors d’une consultation est : « est-ce que votre enfant sait rouler à vélo ? Depuis quand ? Avec difficultés ? ». En effet, l’apprentissage du vélo est vu comme une des « étapes clés » dans le développement de votre enfant. Il s’agit d’un exercice difficile dont l’apprentissage est plus ou moins long en fonction de chaque enfant.

Dans cet article, découvrez les conseils pour aider votre enfant à aborder cet apprentissage dans les meilleures conditions.


Pourquoi apprendre à faire du vélo ?

L’apprentissage du vélo est une étape des plus intéressantes dans son développement sensori-moteur et affectif. Par ce biais, il développe une nouvelle forme d’autonomie dans ses déplacements mais aussi son sentiment de compétence et de confiance en lui. D’un point de vue psychologique, cet apprentissage permet notamment de se distancer de l’adulte.

 

Quel est l’âge idéal pour démarrer l’apprentissage du vélo ?

Nous vous rassurons d’avance, il n’y a pas d’âge ! Chaque enfant est différent, cela dépendra de ses intérêts. L’apprentissage de l’enfant dépend aussi de son environnement.

Par exemple, si votre enfant baigne dans une famille sportive, il aura davantage de chances de développer un intérêt pour le sport en général et pour le vélo en particulier. Effectivement, chaque sortie à vélo du dimanche matin est une excellente occasion pour s’y entraîner ! À contrario, si vous êtes une maman plutôt créative et aimez dessiner… Votre enfant vous accompagnera très certainement ou du moins sera davantage exposé à ces occupations quotidiennes ; il pourrait très certainement développer ses capacités fines et graphiques plus tôt que notre petit cycliste du dimanche.


Retenez également que les apprentissages moteurs n’ont pas le même rythme d’acquisition d’un enfant à l’autre. Plusieurs facteurs interviennent : la maturation neuromotrice, le temps d’entraînement, la motivation, les occasions d’imitation d’un adulte… Il ne faut pas brûler les étapes, veillez à ce que votre enfant soit prêt sur le plan moteur et cognitif avant de lui présenter un vélo sans petites roues. Il ne faut pas qu’il se décourage ou ne se fasse peur. Habituellement, la maîtrise du vélo à deux roues se passe généralement entre 3 et 8 ans.


En cas de doute, une consultation chez votre ergothérapeute peut être pertinente afin de déterminer s’il existe un retard isolé ou lié à une maladresse motrice plus globale. Celle-ci pourrait s’inscrire dans un trouble du développement de la coordination motrice (dyspraxie) ou tout autre difficultés (trouble de l’attention, affection neurologique, déficience visuelle…). Dirigez-vous alors vers le professionnel compétent.


Quels sont les prérequis à avoir avant de retirer les petites roues ?

-          Pouvoir soutenir son vélo : éviter les vélos trop lourds et trop grands que l’enfant ne parvient pas à soutenir seul

-          Pédaler : la gestion de la force

-          Le contrôle postural : trouver son équilibre pour ne pas chuter

-          La dissociation, l’intégration et la coordination des différents cadrans du corps : haut/bas, gauche/droite ainsi que les mouvements croisés

-          Appréhender la vitesse

-          Tenir le guidon fermement

-          Freiner avec ses mains

-          L’orientation dans l’espace : savoir où se diriger et fixer son regard

-          La double gestion du corps et de l’environnement : l’attention

-          La motivation : l’enfant doit y voir un intérêt sinon sans motivation, il y peu de chance que l’enfant persévère dans l’effort

En dehors de ces aspects posturaux et locomoteurs, l’enfant devra parvenir à dépasser l’aspect contre-intuitif d’accélérer pour ne pas tomber.

Voici quelques idées d’activités qui permettront de stimuler les préalables au vélo : jouer à la marelle, faire de la trottinette, jouer au ballon sauteur, marcher sur une petite bordure de trottoir, la balançoire…

 

Concrètement, quelles sont les différentes étapes de l’apprentissage ?


1)      La draisienne

Dès que la marche est acquise de manière stable est sécurisée, on peut proposer à l’enfant une petite draisienne. Notez qu’il est préférable de la choisir plutôt légère.

Par cette étape, votre enfant apprendra à s’assoir sur une selle, à poser les pieds au sol, à se propulser vers l’avant et enfin à gérer son équilibre.


2)      Le vélo à petites roues

Il ne faut pas choisir entre la draisienne ou le vélo à petites roues : ce n’est pas l’un ou l’autre ! Ce sont deux équipements qui offrent à l’enfant la possibilité d’appréhender des aspects différents.

Quand la draisienne permet à l’enfant l’apprentissage de la gestion de son équilibre, le vélo à petites roues permet quant à lui l’apprentissage du pédalage. Les petites roues permettent également à votre enfant d’entrainer en sécurité la coordination de ses membres inférieurs.

Votre enfant pédale en marche arrière ? Pas d’inquiétude, c’est fréquent, naturellement l’enfant va pédaler en marche arrière. En effet, il évite ainsi la résistance comme en marche avant où il faut forcer. Il comprendra très vite qu’il faut bien pédaler dans l’autre sens. Point bonus, cette étape lui permet de renforcer sa musculature des membres inférieurs !


3)      Le vélo, mais comment bien le choisir ?

Maintenant que la draisienne et que le vélo à petites roues sont maîtrisés, votre enfant est en confiance pour passer à l’étape supérieure.

Voici quelques conseils pour choisir correctement le vélo de votre enfant :

-          Adapté à sa taille : lorsque votre enfant est assis sur la selle, ses pieds doivent reposés à plat au sol. Évitez les achats du type « je vais acheter un vélo plus grand afin que mon enfant en profite plus longtemps » …

-          Le plus léger possible : votre enfant doit être capable de le manipuler seul sans basculer sous son poids.

-          Au goût de votre enfant : la couleur qu’il choisit, la décoration qu’il aime, une sonnette rigolote, un porte bébé pour le doudou… Un vélo que votre enfant aime sera le meilleur allié pour le motiver à passer le cap !

 

C’est le moment ! Comment dois-je m’y prendre ?


Une fois votre enfant équipé pour sa sécurité (un casque est de rigueur), présentez l’activité de manière ludique ! Par exemple, créez un parcours avec des plots où l’enfant devra manipuler son vélo à côté de celui-ci, à tourner le guidon, à freiner…


Petite astuce : démarrez l’apprentissage dans une rue avec une légère pente, cela facilitera le démarrage. Placez-vous dans le sens de la descente et soyez prêt à réceptionner votre petit cycliste !


Nous préconisons un apprentissage progressif.

Par exemple, en soutenant le dos de l’enfant pour l’aider à trouver l’impulsion nécessaire puis en réduisant progressivement votre effort de poussée. N’oubliez pas d’encourager votre enfant à continuer et surtout à regarder droit devant lui ! Il est préférable de pratiquer souvent sur de courtes périodes que rarement sur de longues périodes.

Une fois votre enfant en confiance, il vous faudra courir à ses côtés !

 

Durant l’apprentissage, que se passe-t-il dans le cerveau de votre enfant ?


Tentons de simplifier tout cela. Durant cet apprentissage, le cerveau de votre enfant tente de répondre à cette problématique :

« comment vais-je m’organiser pour tenir sur mon vélo tout en pédalant ? ».


Plusieurs systèmes interviennent (liste non exhaustive) :


-          Le système de la motricité volontaire : choix des muscles et articulations sollicités, leur ordre d’intervention, la durée… Cette nouvelle programmation motrice est très couteuse en attention !

-          Le cortex moteur du lobe frontal : initiation du geste et sa planification.

-          Le cervelet : régulateur du tonus postural, de l’équilibre, de la synchronisation et de l’automatisation des activités musculaires

-          Nombreux feedbacks sensoriels : proprioceptifs, visuels, vestibulaires… Ils permettent au corps de se réajuster durant l’action en cours.

 

La répétition des entraînements et les essais-erreurs permettent de renforcer l’habileté motrice et de l’affiner. Cela finira par mener l’enfant au stade de maîtrise et de plaisir à vélo ! Au fil des entraînements, toutes ces commandes se simplifient pour correspondre à un automatisme (et donc de solliciter moins d’énergie et d’attention).

Si malgré toutes ces précautions et de multiples essais, l’apprentissage reste périlleux, n’hésitez pas à contacter votre ergothérapeute ! De préférence, un jour ensoleillé… 😊 


Si vous avez des questions, n'hésitez pas à contacter le cabinet La clé de la réussite.



Virginie Depont

Ergothérapeute

0491/74.66.86

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