Pourquoi offre-t-on des poupées aux filles et des voitures aux garçons ? Pourquoi le bleu c’est pour les garçons et le rose pour les filles ? Qui n’a jamais entendu, dit ou même pensé que « cela ne se fait pas pour une fille » ou que « cela ne se fait pas pour un garçon ? (Détrez, 2015 ; Bereni, 2012)
Ces quelques questions permettent de nous interroger sur les répercussions que le genre assigné aux personnes peut avoir depuis leur plus jeune âge voire même avant leur naissance. D’ailleurs, « C’est une fille ou un garçon ? » est souvent la première question que l’on pose au sujet de son futur enfant. En effet, même avant l’heure de sa naissance, l’enfant se verra attribué un genre et des injonctions propre à celui-ci qu’il ou elle devra respecter.
Avant de pouvoir nous plonger plus en profondeur dans les mécanismes du genre et les stéréotypes véhiculés, il me semble important de commencer par une brève présentation permettant de répondre aux questions suivantes :
Mais qu’est-ce que le genre ? Ne devrions-nous pas parler de sexe ? Que signifie l’acronyme LGBTQIA+ ?
1. Le sexe n’est pas le genre
Le sexe fait référence à l’anatomie des systèmes reproducteurs et aux caractéristiques
sexuelles secondaires d’une personne (ex. : pénis, vagin, utérus, etc.). À la naissance, le personnel médical assigne une mention du sexe à chaque individu. Cette mention de sexe se retrouvera sur ses pièces d’identité officielles. En fonction de cette assignation de naissance, les personnes dites femmes et hommes seront socialisées distinctement. Par exemple, si la personne est assigné·e femelle, celle-ci va dès lors être sociabilisé·e de manière à correspondre attentes et aux rôles attribués à son genre. L’assignation d’un sexe mène donc également à une assignation de genre dès la naissance.
Le genre, quant à lui est un construit socio-culturel qui varie en fonction des époques et des cultures. Comme nous venons de l’expliquer, le genre peut être défini comme l’ensemble des mécanismes, des représentations, des injonctions, des assignations qui font d’individus des hommes et des femmes avec leurs lots de rôles, de places et d’attitudes (Détrez, 2015). Par exemple, un mâle sera dès la naissance considéré et éduqué comme un garçon-homme, ce qui se traduit tout au long de son existence par des attentes et injonctions différenciées. Le genre relève d’une identité psycho-sociale imposée dans notre société occidentale par des normes binaires divisant le sexe (femelle et mâle) et le genre (masculin et féminin) (Détrez,2015). Pourtant il existe beaucoup de possibilités de genre, qui se situent entre les deux pôles « féminin – masculin » voire en dehors de ce spectre : un mélange des deux, aucun des deux ou toute autre variation.
Si la plupart des personnes s’identifient au genre assigné à la naissance, certaines s’identifient plutôt à un autre genre, et d’autres encore ne s’identifient pas à un genre en particulier. Cette identité de genre qui découle d’un ressenti personnel d’identification peut fluctuer et se construire au fil du temps. Lorsque l’identité́ de genre correspond au genre assigné à la naissance, on ne parle de personnes cisgenres et lorsque l’identité de genre ne correspond pas au genre assigné, nous parlons personnes transgenres.
2. L’orientation sexuelle n’est pas le genre
Les personnes homosexuelles ou bisexuelles, comme les personnes hétérosexuelles peuvent être cisgenres ou transgenres, l’identité de genre n’a rien à voir avec l’orientation sexuelle (RainbowHouse, 2017).
L’orientation sexuelle fait référence à l’attirance (ou l’absence d’attirance partielle ou totale) émotionnelle, romantique et/ou sexuelle envers une ou plusieurs personne(s).
Par exemple, l’orientation sexuelle d’une personne trans est aussi variante que celle d’une personne cisgenre (non trans), ce qui veut dire qu’une personne trans peut être hétérosexuelle (Jeunes identités créatives, 2020).
3. Personnes LGBTQIA+
Vous avez surement pu déjà entendre parler ou apercevoir cet acronyme sans réellement savoir ce que ces différentes lettres signifiaient. Voici une brève explication de chacune des lettres de ce sigle pour Lesbienne, Gay, Biseuxel·le, Transgenre, Queer, Intersexe (Genres Pluriels, 2020 ; Rainbowhouse, 2017) :
L : Les personnes lesbiennes sont des femmes qui sont attirées par d’autres femmes, romantiquement et sexuellement parlant.
G : Les individus gays sont des hommes attirés par d’autres hommes.
B : La bisexualité est le fait d’éprouver de l’attirance pour les deux genres socialement valorisés (femme et homme).
T : Cette lettre fait référence aux personnes trans dont l’identité de genre à laquelle les personnes s'identifient ne correspond pas au genre assigné à la naissance et aux attentes conventionnelles établies dans la société pour celui-ci. (Genres pluriels, 2020).
Q : Le mot anglais queer est traduit en français par les termes “étrange”, “bizarre”, “suspect”, “louche”. Le terme « queer » est apparu suite à la réappropriation du stigmate adressé aux personnes minoritaires ne correspondant pas aux normes dominantes (souvent blanche, hétérosexuelle, masculine et cisgenre). Dès lors, le terme queer sera utilisé pour toute personne dont le sexe, le genre, l’orientation sexuelle diffère des attentes de la société́.
I : Les personnes intersexes sont des personnes nées avec des caractéristiques sexuelles (telles que les chromosomes, les organes génitaux, ou bien encore la structure hormonale) ne correspondant pas entièrement aux catégories mâle ou femelle, ou appartenant aux deux en même temps.
A : Une personne asexuelle ne ressent pas d’attirance sexuelle, ou rarement, ce qui n’empêche pas de pouvoir être attiré·e physiquement ou intellectuellement. Être asexuel·le n'exclut pas une vie sexuelle ou érotique avec soi-même.
+ : Le « + » fait référence à toutes les identités, orientations et expressions non représentées par le sigle. Les personnes LGBTQIA+ se regroupent sous ce sigle parce qu’elles sont victimes de systèmes d’oppression et d’invisibilisation plutôt similaires, mais toutes ces lettres représentent aussi différentes réalités de vie (Rainbowhouse, 2017).
Au cabinet La clé de la réussite, on s’engage à promouvoir un espace sécurisant permettant aux personnes LGBTQIA+, des suivis inclusifs, non-pathologisants et bienveillants permettant à tous à chacun·e d’être accueilli dans son authenticité.
N’hésitez pas à contacter Le cabinet La clé de la réussite pour toute demande d’accompagnement.
Dans Célie
Psychologue clinicienne (spécialisée dans l’accompagnement des personnes LGBTQIA+)
0470/67.87.76
Sources
Bereni, L., Chauvin, S., Jaunait, A., & Revillard, A. (2012). Introduction aux études sur le genre.-2e éd. revue et augm. BruxellesDe Boeck.
Détrez, C. (2015). Quel genre ? Paris : Editions Thierry Magnier.
Genres Pluriels. (2020). Transgenres identités pluriel·le·s. Brochure. Bruxelles.
Jeunes identités créatives (2020). Bonjour Sam. Sensibiliser les jeunes par le jeu. Guide pédagogique pour les écoles primaires. Brochure. Québec.
Rainbowhouse (2017). Glossaire pour tou·t·es. Brochure. Bruxelles
Si vous désirez plus d’informations, la Rainbow House a mis à disposition un glossaire pour mieux comprendre les réalités que peuvent englober certains mots : http://rainbowhouse.be/wp-content/uploads/2017/07/glossairefr_modifs2.pdf
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