Il est important de soulever que nous n’avons pas une seule et même mémoire, mais que nous en avons bien plusieurs types. Nous n’utilisons pas toujours la même mémoire en fonction du type de tâche à effectuer et du type d’information à mémoriser. Une première distinction entre 2 types de mémoire peut être faite en fonction de la durée du stockage de l’information.
1. La mémoire de travail (ou mémoire à court terme) nous permet de retenir pendant un très court laps de temps (de l’ordre de quelques secondes à quelques minutes) un nombre limité d’informations (7 éléments en moyenne). Pour en retenir plus, il faut utiliser des stratégies. Nous utilisons notre mémoire de travail lorsque nous devons retenir un numéro de téléphone pendant quelques secondes pour pouvoir l’enregistrer sur notre téléphone, un boulanger l’utilise quand il doit retenir la commande d’un client pour pouvoir le servir, un étudiant quand il doit prendre des notes lors d’un discours, etc. Cette mémoire nous permet de trier et d’éliminer les informations inutiles. Elle envoie les informations utiles dans la mémoire à long terme. Le cerveau doit donc comprendre qu’une information est importante, sinon il l’efface, car il ne peut pas tout retenir.
2. La mémoire à long terme est la mémoire telle qu'on l'entend communément. Elle nous permet de retenir des informations en plus grand nombre et de façon plus durable dans le temps (plusieurs heures, jours, années, …).
Plusieurs distinctions peuvent être également faites dans la mémoire à long terme.
La première est la mémoire épisodique. Celle-ci concerne tous les événements que nous retenons dans leur contexte (où/quand), les événements pour lesquels nous pouvons dire « je me souviens que … ». Elle entre en jeu, par exemple, lorsque nous évoquons ce que nous avons mangé la veille, lorsque l’on parle de nos dernières vacances, etc.
Le deuxième type de mémoire à évoquer est la mémoire sémantique. Elle concerne nos connaissances générales sur le monde, notre dictionnaire mental, les choses que nous savons, mais que nous ne savons pas remettre dans leur contexte, les choses pour lesquelles nous pouvons dire « je sais que … ». Je sais, par exemple, que le roi des belges s’appelle Philippe, je le sais, mais ne me souviens pas du moment où je l’ai appris.
Le dernier type évoqué dans cet article est la mémoire procédurale. Elle concerne les procédures motrices difficilement verbalisables (difficiles à expliquer) devenues des automatismes. Elle intervient pour les « savoir-faire ». L’exemple le plus parlant est la conduite de la voiture. Pour une personne habituée à la conduite, celle-ci est devenue un automatisme. La personne ne doit plus réfléchir avant de réaliser les différentes étapes, c’est pourquoi il est très difficile d’expliquer à un novice comment démarrer une voiture.
Les 3 étapes de la mémorisation à long terme
Plusieurs étapes sont nécessaires à la mémorisation à long terme :
- l’encodage : lorsqu’on enregistre l’information en mémoire ;
- le stockage : lorsque l’information est stockée à long terme ;
- la récupération : lorsqu’on fouille dans notre mémoire pour se rappeler de l’information.
Nous pouvons comparer ces 3 étapes à un CD : J’enregistre des musiques sur ce CD (encodage), je range ce CD dans une armoire (stockage), et, enfin, je vais rechercher ce CD dans l’armoire lorsque je veux l’écouter (récupération).
Les troubles de la mémoire
Certaines mémoires peuvent être altérées alors que d’autres sont parfaitement préservées. En effet, une personne atteinte de la maladie d’Alzheimer peut, par exemple, oublier ce qu’elle a fait la veille (mémoire épisodique) mais encore savoir parfaitement jouer au piano (mémoire procédurale).
Chez les personnes adultes et personnes âgées, les troubles de la mémoire ne sont pas nécessairement révélateurs de l’installation d’une démence. Des difficultés peuvent être observées dans un grand nombre de circonstances, par exemple dans la dépression, l’anxiété, l’alcoolodépendance, lorsqu’un individu a d’importantes apnées du sommeil ou d’autres troubles du sommeil, après un traumatisme crânien ou un AVC, … Bref, il existe un nombre important de situations pouvant entraîner des pertes de mémoire.
Attention des pertes de mémoire arrivent de temps en temps à tout le monde, surtout lorsque l’on est stressé et fatigué. La mémoire est également de moins en moins efficace lorsque l’on vieillit. Mais si vos pertes de mémoire, vos oublis ont un impact important sur votre vie quotidienne et qu’ils s’intensifient dans le temps, il est alors pertinent de consulter un neuropsychologue pour effectuer un bilan et un neurologue pour établir un diagnostic.
Le neuropsychologue pourra, à l’aide de toute une série de tests, déterminer si les oublis que vous rencontrez sont problématiques ou dans la moyenne pour votre âge.
En ce qui concerne les enfants, des troubles de la mémoire peuvent également être observés dans différentes situations (trouble de l’attention, épilepsie, troubles du sommeil, ...) mais les difficultés de mémoire que rencontre un enfant peuvent également être expliquées par l’utilisation de mauvaises stratégies de mémorisation. Après avoir objectivé les difficultés de mémorisation à l’aide d’un bilan auprès d’un neuropsychologue, il est alors pertinent d’entamer un coaching scolaire. Le coach scolaire pourra alors guider l’enfant/l’adolescent et lui donner des clés pour optimiser ses capacités de mémorisation.
Si vous constatez de nombreux oublis dans votre quotidien ou dans celui de votre enfant, si ce dernier étudie énormément pour des résultats qui ne sont pas à la hauteur de son travail, s’il oublie ses leçons, les consignes, ses affaires, … il est alors approprié de réaliser un bilan neuropsychologique. Celui-ci permettra d’objectiver la présence (ou non) de troubles de la mémoire (ou autre). Il pourra également déterminer quel type de mémoire et quel moment de l’apprentissage (cf. les 3 étapes de la mémorisation) posent un problème, les causes supposées de ces troubles et les symptômes associés.
Si vous avez besoin d'aide, n'hésitez pas à contacter le cabinet La clé de la réussite
Lambot Julie
Neuropsychologue
Coach scolaire
0467/07.06.99
Sources:
Lefebvre, L., Simoes Loureiro, I. (2016). Neuropsychologie. Unpublished document, université de Mons, Mons.
Eustache, F., Giffard, B., Rauchs, G., Chételat, G., Piolino, P., Desgranges, B. (2006). La maladie d’Alzheimer et la mémoire humaine. Rev Neurol, 162, 929-939
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